Face à l’urgence climatique et à la nécessité de réduire notre consommation d’énergie, le secteur de l’immobilier doit se réinventer pour répondre aux exigences environnementales. Le coliving, ce nouveau mode d’habitat partagé qui séduit de plus en plus de locataires, est-il en phase avec ces impératifs ? Comment les acteurs du marché s’adaptent-ils face aux défis posés par la transition énergétique ?
Le coliving, un modèle d’habitat plus écologique
Le coliving consiste à partager des espaces communs (cuisine, salon, espaces verts…) tout en conservant une chambre privée et individuelle. Ce mode d’habitat collectif permet ainsi de mutualiser les ressources et les charges locatives. Outre l’avantage économique pour les habitants, le coliving offre également une dimension écologique.
En effet, cette forme d’habitat favorise une moindre consommation d’énergie par occupant grâce à la mutualisation des espaces et des équipements. Les logements sont généralement conçus pour optimiser les surfaces et limiter les pertes énergétiques. De plus, le coliving encourage la réduction des déchets et des transports individuels grâce au partage des biens (voitures, vélos…) et à l’achat groupé.
Les acteurs du coliving face aux exigences de la transition énergétique
Les entreprises spécialisées dans le coliving, telles que Colonies ou Kaps, sont conscientes des enjeux environnementaux auxquels elles doivent répondre. Pour cela, elles mettent en place différentes actions pour favoriser la transition énergétique au sein de leurs résidences.
Parmi ces initiatives, on peut citer la rénovation thermique des bâtiments existants et la construction de logements neufs à basse consommation. Ces acteurs travaillent également sur l’intégration des énergies renouvelables (solaire, géothermie…) pour alimenter leurs espaces communs et les logements. L’objectif est d’atteindre une autonomie énergétique partielle ou totale.
En outre, le développement de partenariats avec des fournisseurs d’énergie verte permet de proposer une offre énergétique plus respectueuse de l’environnement aux habitants. La gestion intelligente de l’énergie (smart grids) et la mise en place de dispositifs d’économie d’énergie (ampoules LED, robinets thermostatiques…) font également partie des solutions déployées.
Le coliving face aux défis réglementaires
Aujourd’hui, le coliving doit se conformer aux réglementations en vigueur concernant la performance énergétique des bâtiments (RT 2012). Cependant, certains acteurs du secteur estiment que ces normes ne sont pas suffisamment ambitieuses pour répondre aux enjeux climatiques actuels.
Ainsi, certaines entreprises du coliving vont au-delà des exigences réglementaires en visant des certifications spécifiques, telles que le label Passivhaus ou la certification BREEAM. Ces labels garantissent une performance énergétique exemplaire et une faible empreinte écologique du bâtiment.
Néanmoins, il est important de noter que ces démarches volontaires ne sont pas systématiques et qu’une réflexion globale sur la réglementation énergétique du coliving pourrait être nécessaire pour accompagner la transition énergétique.
Le rôle des collectivités dans l’essor du coliving écoresponsable
Les collectivités territoriales ont également un rôle à jouer dans l’essor du coliving écoresponsable. Elles peuvent encourager cette forme d’habitat en facilitant l’accès au foncier, en soutenant les projets de construction ou de rénovation et en proposant des aides financières aux acteurs engagés dans la transition énergétique.
Par exemple, la ville de Bordeaux a lancé un appel à projets innovants en matière d’habitat partagé et durable. Les collectivités peuvent également mettre en place des partenariats avec les entreprises du coliving pour développer des projets pilotes et favoriser l’échange de bonnes pratiques.
Dans un contexte où la transition énergétique est un enjeu majeur pour le secteur immobilier, le coliving apparaît comme une solution prometteuse pour réduire notre consommation d’énergie tout en répondant aux besoins de logement. Si les acteurs du marché s’engagent dans des démarches volontaristes pour favoriser la sobriété énergétique, il est essentiel que les pouvoirs publics accompagnent cette dynamique par une réglementation adaptée et un soutien actif aux projets innovants.